Le monde communique à travers un langage bien étrange. Le temps aide à s’accoutumer à son inconstance mais le comprendre relève de la folie. Rien ne se passe généralement comme prévu. Les évènements qui surgissent paraissent bien souvent incongrus. Nous avons beau tenté d’imaginer le futur et d’essayer de tracer les lignes directrices d’un présent futur, il n’en est rien. Le monde n’en fait qu’à sa tête. Il impose sa réalité écrasant de ses rayons lumineux nos illusions et nos fantasmes. Peut-être se cache-t-il là une piqûre de rappel nous remémorant que le monde ne peut pas être maintenu par une main humaine et que l’être humain, bien qu’étant au centre de la création, n’est qu’une fragile pièce d’un puzzle bien plus grand que ce qu’il peut imaginer.
Les évènements qui se manifestent à nous sont rarement le fruit du hasard. Lorsque le temps s’installe et qu’un certain recul s’établit, il est possible de commencer à entrevoir un sens ou plutôt un dessein caché. Les souffrances endurées tout comme les obstacles ne sont plus vus de la même manière. Les bons moments ainsi que les rencontres inopinées ne sont pas à oublier. Les bonnes expériences comme les moins bonnes portent en elles-mêmes des germes qui peuvent en fonction de notre attitude nous rapprocher de la délivrance ou nous en éloigner. Il n’appartient qu’à l’homme de choisir entre la chute et l’élévation.
Le monde est telle une fleur. Sa beauté est universelle mais est réduite à la vision de celui qui l’observe. Bel et bien réelle, vue d’un point de vue humain, elle devient virtuelle. Comme toute fleur, son futur dépendra des actions de ceux qui en ont la charge. Oubliez de la nourrir et elle fanera. Oubliez de la chérir et elle mourra. Coupez-la de ses racines et à jamais, elle s’en ira. Nos actions ne sont pas sans conséquences, le tout est d’agir en conscience et seul le coeur permet de poser l’action juste. Il est vain pour l’homme de tenter de bien agir en usant son bon sens à moins d’en avoir été inspiré.
La vie n’est rien d’autre qu’une mer où les tempêtes ne cessent de se lever. Lorsque que le calme apparaît, ce n’est que pour nous laisser le temps de retrouver nos esprits avant qu’une vague bien plus grande et bien plus forte que la précédente surgisse. Naviguer à bord d’une galère ou d’une barque ne change rien, le vent soufflera en fonction de notre bois. Il n’est pas possible de tromper ce qui sait. Nul n’est amené à souffrir plus qu’il ne peut en endurer mais nous sommes tous appelés à plonger entièrement dans les combats qui nous sont attribués. Il en va de notre bien-être et de notre survie. L’adversité affine la lame autant que les défaites raffermissent l’esprit. Le mal n’est pas toujours ce qu’il semble être. Il peut être l’ombre qui permet de voir la lumière ou la vague qui nous réveille d’un sommeil léthargique.
Tout ce qui vient du monde est amené à mourir. La vie est cyclique et la fin d’un cycle approche. En effet, les récits issus de Glencoe arrivent à leur terme. Cette aventure a été plus grande que ce qu’elle ne parait. Glencoe n’était que la partie visible de l’iceberg. Infiniment petite par rapport au dessein qui s’y rapporte et qui ne sera pas pleinement dévoilé ici. Elle a été le marteau qui a brisé les chaînes invisibles qui m’incombaient. Depuis Edimbourg, malgré les paysages qui continuent et continueront à défiler, la quête n’a guère changé. Il est toujours question de rechercher profondément la vérité et d’amener l’être à devenir. En effet, la question est toujours la même: être ou ne pas être. Maintenant, quelle sera la réponse?
Vingtième et dernier texte issu de la série: « Le silence de Glencoe ».