Ecrits de passage

Chaque jour œuvré.

Et même en déclamant ce qu’il me semble habiter en mon cœur, j’éprouve un sentiment de trop peu comme s’il manquait aux mots cette vie que seul le ciel offre, que seule la grâce permet d’animer. Peut-on pleinement exprimer et à sa juste image cette force qui s’empare de nous et nous pousse à nous abriter en des lieux plus élevés que l’accoutumé ?

On se sent investi d’un amour qui semble ne pas connaître de fin. On pourrait l’offrir à tous et continuer à souffrir d’un trop-plein, d’un sentiment bien trop fort que pour être gardé par un seul homme. Alors, notre monde change. On devient ce semeur qui ne cesse d’offrir les délices qui l’habitent et arrosent tous ceux qui croisent sa route. On sait au fond que cela ne vient pas de nous, qu’il ne nous est donc pas permis de nous en enorgueillir. Alors, comme un petit-enfant, on sautille sur le chemin, on chante d’allégresse, et on sourit aux passants qu’importent le regard et les mots qu’ils tiennent sur nous. On est libre, pleinement libre, car notre volonté n’est pas de plaire, mais de faire ce qui est juste et bon au moment opportun.

Ainsi continue l’effusion de ce petit bonheur, de cet amour infini qui brûle en nous et nous pousse à une ferveur exacerbée. On marche le chemin, sans se soucier du lendemain, seulement de chaque jour ouvré comme il nous l’est demandé.

Écrit le mardi 14 décembre 2021.

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