Ecrits de passage

Chapitre neuvième – Union.

Lorsque deux êtres se rencontrent et laissent le destin prendre la place qui lui revient, les fruits qui se manifestent dépassent bien souvent ceux attendus. En ces conditions, le temps importent peu. L’intention et la Grâce créent une faille permettant à l’espace de prendre place et de déroger aux règles du temps. Un instant infime qui se révèle être aussi long qu’une vie entière. Une courte étreinte qui unie, jusqu’à ce que la mort les sépare, deux innocents en quête de Vérité. Un futur qui demeure encore inconnu, rayonne par la présence de quelque chose de bien plus grand.

De la peur des premiers instants aux premiers frémissements de plaisir, rien a changé et pourtant, rien n’est plus pareil. Un paradis est descendu du ciel offrant un lieu de trêve, un lieu coupé du monde. La sérénité comme la plénitude planent dans l’air. Les soucis de ce temps ne sont plus présents, seul ce qui est réellement important perdure. Main dans la main, yeux dans les yeux, à deux, avec Dieu, le monde semble n’être qu’un terrain de jeu.

L’horizon affiche toujours l’inconnu comme destination. Rien n’est défini, le futur est incertain. Seul le présent importe, seuls les moments où nos deux présences s’étreignent comptent. Le reste n’est qu’accessoire, le reste n’est que composant. A chaque jour suffit sa peine, ces quelques mots résument parfaitement l’état dans lequel nous nous devons de rester. La perfection n’est pas à atteindre, le dépassement suffit à notre élévation. Les fruits sont à l’image de l’arbre, il nous faudra être bien meilleur pour apporter en ce monde la semence d’un avenir plus lumineux. Bien que l’envie de plus m’habite, il ne m’appartient pas de définir si cette union perdurera au-delà du temps, si cette union nous mènera à lier nos deux doigts devant l’Intemporel.

Bien que la vie semble longue, lorsque le coeur et les sentiments s’en mêlent, ce qui pouvait être perçu comme sans fin devient source de frustration. Un désir nouveau prend place, celui de pouvoir arrêter le temps et de transformer les heures en secondes simplement pour se regarder yeux dans les yeux sans même glisser un mot. Chaque instant partagé ensemble devient source de plaisir faisant oublier les aléas de la vie. Comme pris dans une valse sans fin, sans même se toucher, nos coeurs et nos corps dansent d’un pas lent et intense comme si cet instant était le premier, comme si cette danse était la dernière, comme si nos âmes à jamais seront liées, comme si l’amour, jamais, ne pourra nous séparer.

Malgré l’attraction qui maintient nos deux êtres collés l’un à l’autre, le coeur ne suffit pas toujours à garder deux êtres unis. L’obscurité règne encore, mais son temps est bientôt écoulé. Au fond de moi, je sens que le ciel a déjà tranché, qu’en sera-t-il de notre union?

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