Chapitre dixième – Divergence. 

Le futur est un temps bien étrange. Imprévisible de nature, il est impossible de l’appréhender. Agissant telle une tempête, il secoue tout sur son passage ne laissant que les débris sur pied. Un imprévu se prénommant désaccord a frappé à ma porte. Croquant à pleines dents cette aventure au goût envoutant, je n’ai pas vu venir cette éventualité. Comme une gifle au visage, j’en ai perdu le nord. Une infinité de questions ont surgi dans mon cerveau. Quel est donc le motif véritable derrière cet évènement?

Envouté par cette relation nouvelle et par la symbiose qui régnait entre nos deux êtres, peut-être ai-je oublié de garder le mystère. Face au trop plein émotionnel que mon être a subi, je n’ai pas su garder mes mots dévoilant ainsi l’ampleur de mon désir et de mon envie de la chérir plus que le temps d’une simple danse. A ses côtés, le temps ne tournait plus de la même manière. Toutes mes pensées et toute mon attention lui étaient données. Sa personne, elle seule, était l’objet de mon désir. Chaque parcelle de son corps était un royaume à conquérir, chaque centimètre de peau était une fleur à chérir. Peu importe les évènements et les tourments qui pouvaient m’agiter, la simple pensée de la voir animait mon coeur d’un feu inextinguible, d’un feu d’une ardeur telle qu’il en vient même à brûler son porteur.

Tout au long de cette aventure, comme un livre ouvert, j’ai voulu me mettre à nu. Mes sentiments et mes intentions n’étaient pas cachés tout au contraire. J’ai voulu révéler l’ampleur de mes désirs, l’inspiration que m’insufflait sa seule présence, la beauté qui animait mes vers depuis qu’elle était devenue ma muse. J’ai souhaité l’élever, la ramener au rang qui est sien et que le monde lui a fait oublier.

Le destin en a voulu autrement. Un gouffre s’est immiscé entre nous deux, nous séparant d’un avenir en commun. L’incompréhension règne en moi mais cela importe peu. Ma volonté n’a aucune raison d’être face à la Providence. Bien que mon être espère retrouver la chaleur du sien, à chaque instant le précipice qui nous éloigne s’étend et s’étendra jusqu’à nous transformer en deux étrangers. Mon coeur et mon égo me dictent de persévérer tandis que ma raison me pousse à continuer d’avancer. Le sort n’est pas entre mes mains, je ne peux qu’accepter la situation. L’avenir réserve d’innombrable surprises et il serait insensé de vouloir y imposer sa volonté. Bien que dans l’air du temps, il devient ordinaire d’entrer en révolte avec ce qui doit être, ma volonté est toute autre. Mon amour et mon affection ne sont pas une prison. La mort fait partie de la vie et qui aime réellement se doit de l’accepter.La tendresse que je porte à l’égard de cette femme continuera d’exister bien qu’elle finisse, in fine, par se transmuer en un sentiment d’indifférence car, comme toute chose en ce bas-monde, seul ce qui est cultivé perdure. Bien qu’hier encore j’espérais secrètement que ce précipice était factice, aujourd’hui, il m’importe peu qu’il le soit.

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