Chapitre deuxième – Imprévu.

Je marche sur un fil invisible dont la solidité semble n’être qu’un doux mirage.
Mes premiers pas sont encore boiteux, je ne suis pas bien loin du point de départ.
Homme déchu, comme un nouveau-né, je réapprends à marcher.
L’euphorie des premiers instants de liberté est telle une brise rafraichissant le visage par un temps fortement ensoleillé.
Les yeux fermés, je me laisse prendre par l’instant sans savoir qu’en les ouvrant, un imprévu se présentera au-devant.

Après la nuit vient le jour, entre ces deux constantes se dissimule l’imprévu.
D’une grandeur et d’une légèreté sans fin, une femme se trouve devant moi.
En un souffle inopiné, le vent a projeté une nouvelle aventure à mes pieds.
C’est, d’ailleurs, en titubant que j’accepte d’y céder.

L’imprévu qui se dresse devant moi est plus qu’attrayant.
La femme présente au-devant ne me laisse pas de marbre.
L’inédit a le charme d’éveiller des sensations qui n’existaient pas auparavant.
Les desseins qui, jusqu’à présent, étaient déterminés, se retrouve complètement chamboulés.

L’occasion qui se présente ne laisse pas le temps à la réflexion.
Un regard, des pensées qui défilent à une vitesse folle, un désir, une envie que cet instant n’en reste pas un.
Un court instant pouvant déclencher quelque chose de bien plus grand.
Tout s’accélère, le sang bouille, les pensées se perdent et le coeur s’emballe.
Quelques mots, quelques phrases, des discussions sans arrières-pensées menant à l’inéluctable.

Un baiser, un aurevoir, quelques messages des jours plus tard.
Deux étrangers qui ne se connaissent pas mais qu’ils tardent de se revoir.
Un souhait, une volonté, une envie de plus nait de ce bien grand hasard.
Il vient un temps où l’action devient le seul moyen d’expression.
Il vient un temps où la rencontre devient le seul moyen d’extinction.
Voyons-nous avant que le feu qui désormais nous habite ne s’amenuise.

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