Ce n’était que des mots
écrits sur la surface de l’eau
en attendant la prochaine vague
pour émerger du néant
ou se fondre dans l’immensité de l’océan.
Il s’agissait de mots plats,
sans profondeur apparente.
De l’encre, seulement, s’étalant sur une feuille blanche,
une touche de couleurs dans un océan de perfection,
un feu secret, un expression inaudible,
s’éteignant au moindre mouvement de vent.
Ils n’étaient pourvus d’aucune grandeur,
pas une once de transcendance,
mais ils étaient miens.
Il n’appartenait pas au vent de les éparpiller aux quatre coins,
de les dérober, des les exposer aux yeux du soleil avant qu’ils ne fondent,
et ne se confondent avec la froide banquise.
Ce n’était que des mots,
avant qu’ils ne le soient plus.
Ephémères comme le temps,
éternels comme ces instants
que la mémoire ne peut soustraire
pourtant emportés par le large,
joyaux d’un joyeux présent passé,
à jamais enfoui dans les profondeurs de l’océan.