Le temps que l’on perd
À vouloir être autre que soi.
Cette propension à s’oublier
En faveur des regards qui se posent.
Ces mots inaudibles qui s’articulent
En silence dans la tête des autres
Et qui forment des images bonnes ou mauvaises
Sur une idée de notre personne.
Toutes ces vaines actions
Que nous exerçons
Sans but autre que la formation
D’un possible positif regard.
Toutes ces choses qui échappent à notre contrôle
Sur lesquelles se fondent notre bien-être
Et qui pourtant nous sont si peu nécessaires.
Vaines actions
Que le désir de plaire
Autre maître que l’ange intérieur
Dont seules les ailes et le sourire
Nous maintiennent en vie dans ce monde vil.
Illusion enfantine
De croire que la réponse
Ailleurs qu’en nous se cache,
Que les sourires extérieurs
Éveillent ceux de l’intérieurs
Et raniment le feu éteint.
Mutilations incessantes
Produites par notre pensée
Qui se désaxe et se pose partout, ailleurs,
Donnant pouvoir à quiconque le souhaite
Bon ou mauvais, ange ou démon,
Alors que le bon sens de l’homme est à l’arrêt.
Candide rêverie
Qu’une telle croyance.
Demain ne sera pas plus lumineux.
Alors que notre soleil se meurt
Par trop peu de félicité et de sollicitation
Et que notre être se dessèche
Forcé à être autre que lui.
Ecrit le 22 février 2021.