Ecrits de passage

Aucun feu, aucune flamme, que des cendres.

Elle était belle, elle était douce et aimante,
Elle espérait plus que de simples gestes tendres,
Il me fallut lui dire que mon cœur n’était pas à prendre,
Que c’était là une dangereuse aventure à entreprendre,
Qu’il n’y aurait aucun feu, aucune flamme, rien que des cendres,
Et que même avec le temps, d’elle ou d’une autre, jamais je ne pourrais m’éprendre,
Qu’à toute chose il y a une fin et que de mon amour, rien de rien, il n’y avait à attendre.

Elle était belle, douce et tendre,
Nos rencontres étaient belles, elles étaient fortes et intenses,
L’un avec l’autre, victime de notre désir, nous entrions en transe,
Elle me confia qu’à mes côtés, tout sonnait comme une évidence,
Que jamais elle ne s’éloignerait de ma présence,
Que le monde sans moi la mènerait aux portes de la déchéance,
Qu’il n’y aurait rien de plus beau qu’enfin baisser défense,
Et qu’ensemble, il faudrait que nous fassions alliance,
Quelle drôle d’idée trouvais-je, que de souhaiter autant que l’on s’avance.

Elle était si belle lorsque, endiablée, elle me parlait d’avenir,
Ses mots fusaient, prenaient forme, ils bâtissaient des empires,
Du meilleur, elle rêvait oubliant qu’entre nous, il n’y avait de devenir,
Sous les draps de nos envies, seulement, avais-je appris à la découvrir,
Il n’y avait rien pour nous unir, tout notre monde était encore à bâtir,
Des émotions intenses, il est vrai, il nous avait été donné de vivre,
Mais de plus, jamais, je n’avais promis de lui offrir.

Elle était si belle lorsque, fatigués, nos regards s’interpénétraient, 
Ses rêves la berçaient alors que la réalité m’assaillaient,
Il n’y avait rien à dire, tous deux, nous étions muets,
Les yeux et le corps, eux seuls, prenaient le relai,
Il n’était question que d’une aventure, mais pour elle les cieux s’ouvraient,
Je n’étais qu’un homme de passage, bien qu’elle pensait que plus nous liait.
Je fis mes bagages, la nuit, lorsqu’au paradis, elle dormait,
Elle était belle, douce et tendre, mais je n’étais pas celui qu’il lui fallait,
Une douleur au cœur, une larme au coin de l’œil, je partis souhaitant que du meilleur, elle hériterait.

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