Au fond du labyrinthe.

J’étouffe. Mes poumons crient, ils n’ont plus de souffle. Il me faut de l’air, de quoi respirer ; trouver une manière de survivre face à ce vide, à cette noirceur entour de moi. Elle grandit. Le noir se répand. Mes yeux ne me sont d’aucune utilité, mes sens sont comme handicapés. Je sens les ténèbres me toucher, tenter de me pénétrer. Doucement, je les sens dépeindre, dépeindre sur moi.

Je n’ai plus le choix. Mon environnement me pousse à trouver solution dans ce carcan. Il me faut surpasser mon milieu, comprendre ce monde si éloigné du mien. Quelles sont ses lois, ses codes ? Sortir de la matrice n’est pas une mince affaire. Devenir une faille d’un système sans aide. Chercher un maître, une voie pour sortir de cette illusion. Un chemin à suivre dans le noir sans tomber dans les bas-fonds.

La folie, doucement, m’atteint. Le silence constamment présent en moi s’éteint. Un bruit incessant se manifeste, trouble mes sens, empêchent mon esprit à se concentrer. Le temps s’accélère, il n’y en a jamais assez. Une voix lentement se fait entendre. Elle me souffle des mots qui changent de l’accoutumée. Elle me dit ces choses folles ; de ne pas suivre ce chemin si commun à tous les hommes. De m’écarter de la route, d’éteindre cette voix que l’ego, à travers les âges, a conquise. À élever mon regard, à le pousser à ne voir que le ciel où la lumière s’impose sans un mot, sans un combat. De me référer à l’espace, à ces étoiles qui un jour naquirent, mais qui jamais ne meurent.

Soudainement, une main invisible agrippe la mienne et me mène en dehors des ténèbres. Une confiance s’empare de moi, une force nouvelle se révèle. Je marche le cœur serein, me perdant par moments, tombant régulièrement. Ma confiance en moi, si durement acquise, s’estompe et laisse place à une confiance en la destiné et ses chemins si peu ordinaires. Bien que je ne cesse de trébucher, il ne m’est plus permis de sombrer comme auparavant. Une armure s’est installée sur mes épaules. Mes pleurs n’ont pas cessé, mais elles n’ont plus ce goût amer qui me troublait tant naguère. Elles me rappellent désormais que la lutte est perpétuelle, que les larmes ne comptent que si l’homme, chaque jour, mène sa propre guerre. 

Je sais désormais que le chemin ne connaît pas de fin. Qu’il n’existe aucun secret, aucun raccourci. Que les contraires, souvent, s’attirent et que la réussite se cache dans l’intention, celle de toujours dépasser sa condition.

Ecrit le 29 mai 2017.

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