Ecrits de passage

Alors que tout ne faisait que commencer.

Oh, j’ai honte de le dire. Pourtant, il me le faut, si je souhaite être compris. Cela faisait un temps déjà que je pensais à toi. J’avais le désir non-avoué de t’emmener en dehors des sentiers du commun. Je voulais qu’on se dépense, qu’on s’épuise sans compter la fatigue.

Combien de temps a passé ? Je ne saurai pas le dire, bien trop longtemps selon moi. J’ai attendu que le temps frôle la perfection, qu’il se mêle avec le soleil brillant. J’ai espéré à l’impossible, j’ai voulu y croire, peut-être, pour ne jamais voir ce jour arriver. C’était un désir éloigné, du genre qu’on ne souhaite pas vraiment voir se réaliser. Un projet que l’on garde dans un coin de la tête, une excuse à toutes ces questions posées : alors vers où souhaites-tu t’envoler ?

Sauf que le temps finit toujours par arriver. La pluie cesse, les nuages s’écartent laissant une voie qu’il nous est impossible d’ignorer. On s’y lance, on s’élance bien que l’aventure se montre éprouvante. On l’a espéré, oui, alors il nous faut le réaliser.

Il est 08 heures du matin, et je suis prêt. J’enfile mes gants, ma casquette et enfourche mon destrier. À grande vitesse, je pédale. Face aux montées, je ne cesse d’avancer jusqu’à atteindre ce point fixé, cet objectif journalier. Je l’attache, en sécurité, pensais-je, fier de cet objectif réalisé sans savoir que cette première fois sera la dernière. Mon vélo n’est plus où il était. Malheureuse fin, pour moi, qui pensais que tout ne faisait que commencer.

Écrit le 20 mai 2022.

Quitter la version mobile