Ecrits de passage

A la conquête de la montagne perdue – Partie I: L’éveil.

Une nouvelle journée se lève, à moitié endormi, je médite. Mes compagnons ont déjà quitté le pays me laissant seul face à l’inconnu. J’aimerai rester plus longtemps dans mon lit mais ma conscience me rappelle qu’il me faut me lever et remplir cette dernière journée d’actions et d’aventures. Foutu temps qui tourne et qui ne s’arrête jamais. Par moment, j’aimerais avoir la faculté de l’arrêter et de pouvoir apprécier chaque seconde à ma propre convenance. Après tout, à quoi bon? S’il ne tournait pas aussi vite, toute sa valeur et sa saveur serait perdue.

Dehors, le vent s’agite alliant légèreté et puissance. Il serait bon que, tout comme lui, je me lève et me prépare à l’aventure. Cela va bientôt faire une semaine que je suis dans cette nouvelle contrée. Je n’avais aucune connaissance de son existence et, pourtant, il me semble l’avoir déjà depuis un long temps côtoyée. Je me trouve dans ma chambre, rêveur et pensif. Il ne me reste plus beaucoup de temps avant de m’en aller. Un jour tout au plus et encore tellement de chose à découvrir. Cette pensée suffit à me mettre en action.

Voilà déjà une dizaine de minute que je marche émerveillé par cette ville qui ne cesse de m’enivrer. Son architecture, son odeur, son ambiance me rappelle un temps fascinant qui n’existe, malheureusement, plus. Il faut croire qu’ici le temps s’est arrêté. D’anciens pavés revêtissent les routes. Des images où des marchands venus d’ailleurs montent leurs échoppes et où des cavaliers trottent en toute hâte vers le château m’hantent l’esprit. D’anciennes maisons, faites de briques, qui ne cherchent pas à défier le ciel par leur hauteur bordent la route. Au milieu du village, j’entrevois une église entourée d’un cimetière. Quelle déception de voir qu’un tel monument puisse être à vendre. La foi aurait-elle fini par quitter les foyers? J’aurais aimé pouvoir y rester plus longtemps, découvrir chacun de ses recoins, la visité en profondeur et faire en sorte qu’elle devienne mienne. Revenir des années, des siècles en arrière afin de pouvoir ressentir, comprendre et apprécier à sa juste valeur cette ville qui m’illumine. Hélas, il me faudra faire avec le temps qu’il m’a été accordé.

Perdu dans ce bourg, je déambule comme un enfant faisant ses premiers pas m’arrêtant là où mon coeur s’enchante. Au loin, j’aperçois cet arbre nu au milieu d’un espace où arbres et verdure dominent. J’ai l’impression d’être dans les nuages, je suis heureux. L’hivers approche à grand pas et malgré le froid, au fond de moi, un chaleur, un feu m’anime. Je respire à plein nez remerciant le ciel pour tant de bonté. Le paysage me fait prendre conscience que la grandeur réside dans la simplicité. Et voilà que, sans réellement le vouloir, je me retrouve assis sur cet arbre écrivant ces quelques lignes avant de partir à la conquête de la montage qui se dessine devant moi.

Quatrième texte issu de la série: »Ecrits d’Edimbourg ».

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