Ecrits de passage

A coeur ouvert.

Quelle drôle de sensation. Quelque chose semble avoir changé, sens-tu le vent pénétrer le domaine comme si une porte avait été ouverte ? Une myriade de senteurs monte à mes narines. Il fait bon vivre, un air frais et rafraîchissant s’est enfin invité. D’ailleurs, ce n’est pas tout. Les rayons de soleil, les insectes, la vie tout entière nous visitent. Quelle est la raison qui se cache derrière un tel revirement ? Peut-être que cette magnifique réalité n’est que le fruit d’un bien beau rêve.

Sous l’étonnement, mon cœur prend la parole. Il ne peut rester sans rien dire. Depuis trop, longtemps, déjà, la raison monopolise la parole. Alors, sans réfléchir et décidé, il monte sur l’échafaud, s’empare du micro et laisse son humeur s’exprimer sans retenue. Il dit tout ce qui en lui se présente. Il semble amoureux, lui depuis si longtemps endormi. Il avait oublié le bonheur qu’apporte la compagnie et il partage, avec tout le corps, cette vie qui revient et les joies nouvelles qu’apportent la Providence.

Il sourit, heureux d’avoir pris la parole et d’avoir fait cesser la pluie qui inondait la demeure. Bien trop d’épreuves se sont présentées, il était temps qu’un revirement s’annonce. Comment continuer à avancer lorsque le dur sol se transforme en marée ? Alors, il exalte de bonheur comme si le cœur de son cœur, avec lui, s’exprimait. On ne l’avait plus vu comme ça depuis bien longtemps. On le pensait mort et à raison, il ne battait plus. Toute sa vie, semble-t-il, avait attendu ce moment. Ce moment fatidique où les portes de son château s’ouvriraient laissant son propre cœur, à l’image d’un livre ouvert, s’exprimer et entièrement dévoiler sa nature profonde.

La vie s’est invitée dans la demeure. Il est impossible de le nier, ce rêve est réel. Il fait bon vivre. Le jardin est verdoyant, un renouveau se fait sentir. Hier, n’existe plus, demain ne compte pas. Cette aventure se veut la dernière, à quoi bon toujours partir à la chasse ? Et puis qu’est-ce que l’amour s’il est sans cesse renouvelé avec d’autres sinon un champ qui ne donne jamais de fruits ? N’est-il pas plus beau de continuellement le renouvelé dans les mains d’une unique, et même personne, guidé par un bâton de berger ? N’est-ce pas là une grande félicité que de donner naissance à l’éternité, à des fruits qui se veulent sans fin unis au soleil scintillant ?

Il est si beau ! Jamais un cœur n’a paru si enchanté ! Si vous pouviez le voir, il y a des chances que vous tombiez amoureux de son amour. Il y a des choses si communicatives qu’elles nous donnent l’envie de les expérimenter à cause des effets et des fruits qu’elles produisent à l’intérieur de ceux qui s’y ouvrent. Qu’il me plaît de le voir ainsi sourire, petit cœur, mon ciel sur terre. Tu as si longtemps gardé tes portes fermées, érigé murs et montagnes alors que ton essence première a toujours été de donner. Délivre-toi de tes chaînes, livre en des mots et des actions ton expression la plus intime, des “je t’aime” à foison. Comme un livre ouvert, dévoile-toi. Permets à tous de lire les mots inscrits en toi, Ô toi, mon sacré-coeur !

Écrit le dimanche 26 septembre 2021.

Quitter la version mobile